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Une
facture d'eau toujours plus salée
Entre 1999 et 2006, le
prix du mètre cube d'eau est passé de 2,83
à 3,12 euros en moyenne.
Le prix du mètre cube
n’en finit pas d’augmenter. Et la hausse devrait
continuer. État des lieux et solutions pour
contrôler sa facture.
LA MAJORITÉ des
Français (58 %) trouve l’eau du robinet encore
trop chère : c’est ce que
révèle une enquête TNS Sofres/Centre
d’information sur l’eau. Depuis une dizaine
d’années, le prix de l’eau
n’en finit pas de grimper. De 1999 à 2006, le m3
est passé de 2,83 à 3,12 euros en moyenne. Pour
une famille de 4 personnes consommant environ 120 m3 par an,
c’est 35 euros de plus. Cela paraît peu mais,
s’agissant d’une moyenne nationale, nombreux sont
les ménages qui ont subi une hausse plus radicale.
De nouvelles réglementations d’origine
européenne ont imposé des normes très
contraignantes en matière de qualité de
l’eau. Une multitude de communes qui
n’étaient pas équipées en
station d’épuration ont dû faire des
investissements importants qui se sont ensuite
répercutés sur les factures payées par
les habitants concernés. « Le prix de
l’eau va encore augmenter pour financer de nouveaux
investissements en matière d’assainissement et de
lutte contre les micropolluants présents dans les eaux
souterraines », explique Jean Margat,
hydrogéologue, spécialiste des ressources en eau
dans le monde.
De fait, près de 60 % des nappes phréatiques sont
contaminées par les pesticides. Pour répondre aux
exigences européennes de plus en
sévères, les collectivités devront
encore investir. « Surtout les communes de 2 000
à 5 000 habitants. C’est là que se
concentrent les retards les plus flagrants »,
ajoute Monique Chotard, directrice du Centre d’information
sur l’eau (CI Eau).
Factures en hausse. Ces
investissements, Paris les a déjà
réalisés en construisant quatre nouvelles usines
de traitement des eaux souterraines. Leur rôle ?
Éliminer les traces de pesticides et d’engrais
chimiques des eaux collectées dans les nappes
d’île-de-France. L’addition est
salée : environ 135 millions d’euros. Ce qui
explique en partie l’augmentation brutale du prix de
l’eau à Paris (+ 9,33 %) depuis le 1er janvier
2007. Autre raison à la hausse parisienne : la baisse
sensible de la consommation d’eau potable dans la capitale.
Moins d’eau consommée, ce sont moins de
mètres cubes facturés pour Eau de Paris, la
société d’économie mixte
chargée de produire et de transporter l’eau.
Programmes d’investissement d’un
côté, baisse des recettes de l’autre :
l’augmentation des tarifs était
inévitable, plaide-t-on chez EDP. Le cas parisien devrait se
multiplier.
Les investissements nécessaires pour améliorer la
qualité sont en partie subventionnés par les six
« agences de l’eau » qui se partagent le
territoire. Avec la loi sur l’eau de décembre
2006, les redevances versées à ces agences
devraient encore augmenter. Or ce sont les consommateurs qui financent
en grande partie ces organismes publics, via leurs factures
d’eau.
source
le Figaro du 29/10/2007
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